vendredi 25 mars 2016

Cinéma (13) / Musique (12) : Control et Joy Division - Rock, idoles et martyres

Je viens de voir le film Control, qui raconte l'histoire de Ian Curtis, chanteur de l'éphémère mais marquant groupe britannique Joy Division.

Le film, adapté du livre écrit par sa propre veuve, montre le lent cheminement de cet homme torturé vers son suicide final.

L'action commence dans l'une des nombreuses cités ouvrières du nord de l'Angleterre, qui à l'époque étaient comme les nôtres peuplées d'autochtones.

C'est dans ce milieu populaire et traditionnel en train de basculer dans une crise profonde que Curtis grandit.

Dans ce coin d'Angleterre, il zone, écrit, rencontre une fille qu'il épouse très jeune (encore aujourd'hui les Britanniques restent les champions européens de la nuptialité et de la maternité précoces) et avec qui il s'installe, tout en travaillant dans l'équivalent local de l'ANPE.

Au même moment, il entre dans un groupe, nommé Warsaw puis Joy Division (du nom des bordels dans les camps de concentration nazis).

Il en devient le chanteur, apportant ses textes complexes, sensibles et torturés (un ami anglais à qui je l'avais fait découvrir me disait que c'était particulièrement déprimant) et sa voix étrange, grave et râpeuse, un peu robotique.

Bien vite, le succès est au rendez-vous, et alors qu'il vient juste d'avoir un enfant et que les finances ont du mal à suivre, il se retrouve à donner de plus en plus de concerts loin de chez lui.

Au cours de ses déplacements, qui le font culpabiliser, il rencontre une jeune journaliste belge, avec qui il entame une idylle, son cœur oscillant entre cette femme et son foyer anglais.

Incapable de choisir, happé par un succès qui le met sous pression, déprimé par la découverte de son épilepsie et ravagé par les médicaments que cette maladie l'oblige à prendre, il s'enfonce peu à peu dans une grave dépression.

C'est par la pendaison qu'il parviendra à y échapper, interrompant une carrière prometteuse à l'âge de vingt-trois ans seulement.

Les survivants fondèrent le groupe New Order et connurent un honnête succès, mais c'est par Joy Division et sa carrière météorique qu'ils rentrèrent dans la légende.

Leur musique, au son dur et froid, parfois difficile, l'ambiance qu'elle irradie et son côté novateur en firent en effet rapidement une référence pour nombre de groupes, dont certains reprirent leurs hits.

Toutefois, s'il est vrai que leurs titres possèdent une étrange magie (et une parenté avec les premières œuvres de Cure), je me demande si le mythe associé à ce groupe n'est pas une fois de plus lié au tragique et prématuré décès de son leader.

La musique, et le rock en particulier, aiment en effet les martyres.

C'est sans doute dû au fait que le public est surtout adolescent, et qu'à cette période si spéciale on est particulièrement réceptif à l'absolu, à la pureté, on se cherche des modèles hors de son cercle d'origine.

A notre époque moderne et connectée, ce sont les stars qui remplissent souvent ce rôle.

Les jeunes aiment à se projeter sur elles, à fantasmer leur perfection, à s'en sentir proches, à penser qu'elles et elles seules expriment ce qu'ils ressentent, à se trouver une parenté avec elles.

Je ne suis pas sûr que cela ait existé avant, quand la vie était plus dure et collective, qu'on se contentait de Dieu comme absolu lorsqu'on en avait besoin.

Mais aujourd'hui c'est tel ou tel artiste qu'on va suivre avec fascination et empathie, quand cela ne tourne pas à l'obsession, au fanatisme (le mot "fan" vient de la même racine) ou à l’idolâtrie.

Et l'idole devient plus séduisante encore si elle meurt au sommet, la tragédie la propulsant directement sur l'Olympe.

Cette mort permet en effet à l'artiste d'échapper aux inévitables mesquineries et compromissions que l'âge entraîne, car tous on se fane et on se répète.

Elle constitue une mise en application de ce désir de ne pas vieillir, car vieillir c'est se corrompre et être déçu, comme le chante chaque nouvelle génération (pensons au "Hope I die before I get old" des Who ou au "No future" des Sex Pistols, aujourd'hui vieux, primés et repus).

Les décès de tous ces artistes, souhaités ou accidentels, en font donc des martyres du rock, des saints, des icônes qu'on peut admirer sans arrière-pensée. Ils partent encore purs, et l'on peut continuer à projeter sur eux tous nos rêves d'absolu.

Ian Curtis a donc fait partie de ces icônes, aux côtés de Jim Morrison, Jimi Hendrix ou encore plus de Kurt Cobain, dont l'histoire ressemble beaucoup à la sienne, et dont le coup de fusil mit fin à la contradiction insupportable entre son statut de star et ses idées.

Du coup est-ce que finalement on aime ces gens pour leur oeuvre ou pour leur histoire personnelle? Ne les aime-t-on pas parfois juste parce qu'on veut les aimer, parce que le mythe est plus fort que les chansons?

Pour en revenir à Control, c'est un film très touchant, même si la fin aurait gagné à être raccourcie, et c'est aussi un intéressant flashback sur l'Angleterre avant qu'elle ne bascule dans l'ère Thatcher.

Ecouter:

Précédents:

jeudi 24 mars 2016

Réflexions sur la démographie (5): La bombe D (1) - Introduction

Sur un territoire donné, la situation de minorité ou de majorité (relative ou absolue) d'un groupe va impacter la façon dont il se perçoit, dont il envisage le présent et l'avenir.

La compétition entre communautés est en effet une règle qui s'applique et s'est appliquée tout au long de l'Histoire, notamment parce qu'il y a généralement des questions de pouvoir derrière, quelle que soit la forme de celui-ci.

C'est ainsi que la démographie est souvent considérée comme une arme, instrumentalisée et utilisée en tant que telle par les leaders de tel ou tel groupe.

On utilise parfois l'expression "Bombe D" pour parler de la puissance réelle ou supposée de cette arme démographique, c'est donc sous ce nom que je vais regrouper une sous-série de mes posts sur la démographie.

Dans chacun d'entre eux je décrirai un exemple de ces guerres du nombre, dont certaines ont lieu de nos jours.

vendredi 18 mars 2016

Humour (4): Humour informaticien

Au cours de ma vie étudiante puis professionnelle, j'ai eu l'occasion de fréquenter bon nombre d'informaticiens, et parmi eux beaucoup de techniciens, qu'il s'agisse de programmeurs, d'intégrateurs, d'architectes ou de tout autre de ces professionnels qui ont les mains "dans le cambouis" du logiciel.

Bien sur, tous ces gens ont des profils et des caractères différents. Mais il n'en existe pas moins une culture bien particulière, avec un type d'humour geek associé et d'innombrables blagues.

Celles-ci mettent généralement en scène une caricature du programmeur passionné, timide, voire asocial et décrivent ses difficultés à interagir avec le reste du monde.

Dans le post d'aujourd'hui je recenserai une liste de ces blagues "de programmeur" que j'aime bien. Si certaines paraîtront incompréhensibles au commun des mortels, ceux dont je parle s'y reconnaitront.

======================== Projets informatiques ========================

Les logiciels et les cathédrales, c'est un peu la même chose. D'abord tu construis, et après tu pries !

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La première chose à savoir sur un projet informatique c'est que la première moitié prend généralement 95% du temps de l'effort total. Malheureusement, la deuxième moitié prend aussi 95% de l'effort total.

============================ Devinettes ===========================

Question: de combien de programmeurs a-t-on besoin pour changer une ampoule?
Réponse: zéro, c'est un problème de hardware.

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Sur une plage, un programmeur est en train de se noyer sans que les maitres-nageurs bougent un orteil malgré ses cris.
Question: Pourquoi?
Réponse: Parce qu'il crie "F1 !! F1 !!!"

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Question: Qu'utilisent les programmeurs comme moyen de contraception?
Réponse: leurs personnalités...

==================== L'informaticien et les autres jobs =================== 

Un physicien, un ingénieur et un programmeur sont dans une voiture, en train de descendre d'une montagne. Tout a coup les freins lâchent et la voiture va de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'elle se crashe sur une barrière de sécurité, ce qui leur sauve la vie.

Terrifiés et soulagés, ils s'arrêtent et commencent à essayer de comprendre ce qui vient de leur arriver.

Le physicien dit: "Il nous faut modéliser l'effet de la friction sur la température des plaquettes de frein, de façon à trouver à quel moment on atteint le point dangereux."

L'ingénieur dit: "Il y a quelques outils dans le coffre, je vais les prendre et jeter un oeil sur la mécanique."

Le programmeur dit: "Il faudrait essayer de reproduire le bug. On remonte dans la voiture?"

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Un ingénieur, un mathématicien et un programmeur roulent en bagnole lorsqu'un de leurs pneus crève.

L'ingénieur dit qu'on devrait acheter un nouveau pneu.

Le mathématicien dit qu'on doit vendre le vieux pneu et en acheter un neuf.

Le programmeur dit qu'on doit rouler pour voir si le pneu ne va pas se réparer tout seul.

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Un programmeur et un business analyst sont assis dans la cantine et mangent tranquillement, quand tout à coup le micro ondes prend feu.

Rapidement, le business analyst bondit, débranche le micro ondes, attrape la poubelle, la remplit d'eau puis la vide sur le micro ondes en feu.

Quelques semaines plus tard, le même business analyst et le même programmeur prennent de nouveau leur repas ensemble et c'est la machine à café qui prend feu.

Immédiatement le programmeur se précipite, attrape la machine à café, la met dans le micro ondes, puis tend la poubelle au business analyst.

- Mais pourquoi fais-tu ça? s'exclame celui-ci.

- Parce qu'il faut toujours réutiliser une solution qui a marché dans un précédent projet, répond le programmeur.

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En route pour une réunion de vente, un commercial, un chef de projet et un programmeur se font kidnapper.

Comme leur employeur refuse de payer la rançon, les kidnappeurs décident de les tuer et leur demandent leurs derniers souhaits.

- Le commercial: "Je voudrais pouvoir présenter l'offre que j'avais prévue d'exposer à la réunion d'aujourd'hui. Elle est vraiment bien faite et ça ne prendra qu'une heure..."

- Le chef de projet: "Je voudrais décrire l'architecture que j'avais envisagée. C'est un PowerPoint de seulement 92 slides."

- Le programmeur: "Tuez-moi le premier."

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Un homme qui fait un tour en montgolfière réalise tout à coup qu'il est complètement perdu. Avisant un autre ballon un peu plus bas, il manœuvre pour s'en rapprocher et crie à son pilote:
- Excusez-moi, pouvez-vous me dire où je suis?
- Oui, vous êtes dans une montgolfière, en train de voler à 30 pieds au-dessus de ce champ, répond l'autre.

Un silence, puis le premier reprend:
- Vous, vous travaillez dans l'IT, non?
- Oui, comment avez-vous deviné?- C'est simple, tout ce que vous m'avez dit est techniquement correct, mais ne sert absolument à rien !

Un autre silence puis le second réplique:
- Et vous, vous travaillez dans le management, n'est-ce pas?
- C'est exact! Mais comment le savez-vous?
- Facile. Premièrement vous ne savez ni où vous êtes ni où vous allez, mais vous attendez de moi que je vous aide. Et deuxièmement, maintenant vous en êtes au même point qu'avant de m'avoir rencontré, mais c'est devenu de ma faute.

=================== Les informaticiens, le sexe et le couple ==================

Un groupe de programmeurs se rencontre. L'un d'entre eux commence à raconter sa dernière soirée.
- Figurez-vous qu'hier j'étais à une soirée et qu'une fille est venue direct vers moi et a commencé à me draguer.
- La classe. Et ?
- Ben elle insistait tellement que je l'ai emmenée chez moi.
- Merde ! Et ensuite?
- Une fois arrivée, elle m'a souri et a commencé à se déshabiller.
- Wow ! Et après?
- Quand elle était entièrement nue, elle s'est assise sur mon bureau, à côté de mon PC.
- Et t'as quoi comme bécane?

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Journal de la femme du programmeur

Hier soir mon mari était très bizarre.

On avait prévu d'aller manger dans un super restaurant. Comme j'avais passé la journée à faire du shopping avec les copines et que j'étais en retard, j'ai eu peur qu'il soit fâché, mais il n'a rien dit.

Pendant tout le repas, la conversation était nulle, il ne disait rien, répondait par monosyllabes en gardant un vague sourire.

Quand je lui ai demandé s'il voulait qu'on parte, qu'on aille dans un endroit plus cool ou qu'on rentre, il m'a dit oui sans y penser.

Je lui ai demandé ce qui n'allait pas et il m'a dit rien.

Je lui ai demandé s'il était en colère à cause de moi, il a dit qu'il n'était pas en colère, qu'il n'avait rien contre moi et que je ne devais pas m'inquiéter.

Sur la route de la maison, je lui ai dit que je l'aimais. Il a souri vaguement, mais n'a ni réagi, ni répondu et a continué à conduire. Je n'arrive pas à le comprendre, je ne m'explique pas pourquoi il n'a pas dit "je t'aime aussi".

En arrivant à la maison, j'avais l'impression de l'avoir totalement perdu, comme s'il ne voulait plus rien de moi.

Il s'est immédiatement assis sans dire un mot devant la télé, restant distant et absent.

Comme le silence était trop pesant, je suis partie me coucher.

Un quart d'heure plus tard il m'a rejoint, mais n'a rien fait, exactement comme si je n'étais pas là.

Au bout d'un moment il s'est endormi et j'ai commencé à pleurer.

Je ne sais pas quoi faire, je suis sure qu'il en aime une autre.

Ma vie est un désastre.

Journal du programmeur

Mon code ne marche plus. J'arrive pas à trouver ce putain de bug.

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Un jour tu m'as demandé ce qui avait la place numéro un pour moi: toi ou la programmation.

Quand je t'ai dit que c'était la programmation, tu es immédiatement partie, sans me laisser le temps de te dire que tu avais la place zéro...

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Deux programmeurs se retrouvent au parc pour le déjeuner.

- Dis donc, tu as un super vélo! Je parie qu'il t'a coûté un bras...
- Pas un centime!
- Comment t'as fait pour l'avoir gratos?
- Simple, l'autre jour je suis venu manger au parc, et une magnifique nana est arrivée à vélo et s'est garée près de moi. Puis, après avoir vérifié qu'on était seuls, elle s'est déshabillée, s'est approchée de moi et m'a dit que je pouvais avoir tout ce que je voulais d'elle.
- Tu as bien fait de choisir le vélo, je parie que ces fringues valaient beaucoup moins.

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Sur une route, une grenouille s'approche d'un passant et lui dit:
- Si tu m'embrasses, je me transformerais en une magnifique princesse.

Un peu surpris, l'homme se baisse et ramasse la grenouille, puis la met dans sa poche.

La grenouille reprend:
- Si tu m'embrasses et que je me transforme en une magnifique princesse, je resterais une semaine avec toi.
L'homme la ressort de sa poche, la regarde en souriant, puis la remet dans sa poche.

La grenouille continue:
- Si tu m'embrasses et que je me transforme en une magnifique princesse, je resterais avec toi et je ferais tout ce que tu veux.
Une nouvelle fois, l'homme sort le batracien de sa poche, le regarde en souriant, puis le remet dans sa poche.

La grenouille crie alors:
- Mais bordel, qu'est-ce qu'il y a? Je t'ai dit que je suis une magnifique princesse, que je resterais une semaine avec toi et que je ferais tout ce que tu veux! Pourquoi tu ne m'embrasses pas ????
L'homme la ressort de nouveau et répond:
- Tu sais, je suis un programmeur et je n'ai pas de temps à perdre avec une copine. En revanche, une grenouille qui parle, c'est super cool.

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Un avocat, un docteur et un programmeur discutent.

L'avocat: "Les gars, la seule façon valable d'être avec une femme, c'est d'en faire sa maitresse. Comme ça, pas de risque de divorce avec les procès et tout ce qui s'ensuit".

Le docteur: "Tu rigoles? Avec toutes les MST qui trainent, il vaut mieux avoir une épouse bien à soi."

Le programmeur: "En fait, il faut avoir une femme et une maîtresse. Comme ça quand tu n'es pas avec ta maitresse, elle pense que tu es avec ta femme, quand tu n'es pas avec ta femme, elle pense que tu es avec ta maitresse, et ça te laisse plus de temps pour coder."

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Un naufrage laisse trois survivants sur une île déserte: une fille, un homosexuel et un informaticien.

Tant bien que mal, ils arrivent à survivre et à s'installer, mais au fur et à mesure que le temps passe, les tensions commencent à apparaitre entre eux.

Un soir que l'homo est parti chercher du bois pour le feu, la fille s'approche tout près de l'informaticien, prend une pause suggestive et lui susurre d'une voix sensuelle:
- Je ne supporte plus cette sale pédale et son caractère de chien. Si tu m'en débarrasses, je te promets que tu retrouveras une vie sexuelle normale.

L'informaticien ne dit rien, et comme l'homo rentre de la corvée, tout le monde va se coucher.

Le lendemain soir, c'est la fille qui est de corvée. Dès qu'elle est hors de vue, l'homo s'approche de l'informaticien, pose sa main sur sa cuisse et tout en lui lançant un regard plein de promesses, lui dit:
- Je suis sur que comme moi tu en as marre de cette espèce de salope et de son caractère de merde, et j'ai bien vu qu'elle ne t'inspire rien. Si tu m'en débarrasses, je te promets que tu retrouveras une vie sexuelle normale.

Cette fois non plus, l'informaticien ne dit rien, et comme la fille rentre de la corvée, tout le monde va se coucher.

Le lendemain matin, l'informaticien se lève le premier sans bruit, il tue la fille, il tue l'homosexuel...et il retrouve une vie sexuelle normale.

=============================== Divers ==============================  

Un type, debout au coin de la rue, fume clope sur clope.

Arrive une fille qui lui dit:
- Hé, tu ne sais pas que ces saloperies tuent? Et puis, tu n'as pas pas vu l'avertissement géant sur le panneau?
- Si, répond le gars en continuant à tirer sur sa clope, Mais je suis un programmeur.
- Et alors ?
- Et bien nous, on ne s'occupe pas des avertissements, mais seulement des erreurs.
(Bon, pour vraiment bien comprendre il faudrait prendre le terme anglais "Warning" au lieu d'avertissement).

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Un programmeur marche le long d'une plage, lorsqu'il tombe sur une lampe. Il la frotte, et un génie apparait qui lui dit:
- Je suis le plus puissant génie du monde. Demande-moi un vœu, un seul, et je l'exécuterai!

Le programmeur sort alors une carte de son sac, y pointe le doigt et demande:

- Je voudrais que tu ramènes la paix au Proche-Orient.
- Euh, répond le génie, ce n'est peut-être pas si simple. Tous ces gens se bastonnent depuis si longtemps...on dirait que tu as atteint mes limites...tu n'as pas un autre voeu?
- Bon, dans ce cas voilà. Je suis un programmeur, et les logiciels que je fais ont des centaines d'utilisateurs. Je voudrais que tous mes utilisateurs soient satisfaits!

Un silence, puis le génie reprend:
- Bon, revoyons un peu cette carte...

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Un homme entre dans une animalerie.

Dans une cage, ils voit trois singes, chacun avec un ordinateur portable sur les genoux. Intrigué, il demande au vendeur de lui expliquer ce qu'ils font et comment ils sont arrivés là.

- Ces singes sont des programmeurs, lui dit l'employé. Celui-ci par exemple peut faire 200 lignes de C++ en une heure. Il coûte 100€ seulement.
 Pendant ce temps, le premier singe tape comme un forcené, concentré sur son écran où défilent les lignes.

- Incroyable! Et le deuxième?
- Et bien lui il connait C++ et Java, et il est encore plus rapide. Il coûte 1.000€.
Et en effet, les doigts de l'animal semblent littéralement voler sur son clavier.

- C'est fantastique ! Et le troisième?
- Et bien celui-là coute 10.000€.
- 10.000€! Qu'est-ce qu'il sait faire pour valoir autant?
- En fait, quand on les a eus tous les trois, alors que les deux autres se jetaient sur leurs PC, lui restait assis à ne rien faire. On a donc supposé que c'était leur manager.

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Un programmeur se trouve dans la délicate situation de savoir s'il doit aller au paradis ou en enfer. Le comité d'anges qui l'accueille lui demande s'il veut voir l'enfer ou le paradis pour se faire une idée et choisir.
- OK, dit le programmeur, j'ai une idée de ce qu'est le paradis, allons donc voir l'enfer.

L'ange de service l'emmène donc en enfer.
Et là il tombe sur une superbe plage ensoleillée, où de magnifiques créatures en bikini jouent au volley sur fond d'une fabuleuse musique...
- Wah! s'exclame-t-il, c'est là que je veux aller !

Aussitôt l'ange claque des doigts et le programmeur se retrouve tout nu dans un chaudron de lave surchauffé, entouré de démons qui le torturent atrocement.
- Hé! Qu'est-ce que c'est que ça? Où est la plage? Où sont les nanas? Où est la musique?! crie-t-il désespéré.

L'ange lui répond alors:
- Çà c'était seulement la démo!


A lire:
- cet article analyse l'humour geek anglo-saxon et m'a donné beaucoup des blagues citées dans ce post

vendredi 11 mars 2016

Livres (15): Le marché aux illusions: La méprise du multiculturalisme

Après les attentats meurtriers du 13 novembre dernier, comme beaucoup de personnes en France, mes collègues se sont mis à discuter l'événement, tentant de comprendre et d'apprivoiser la sinistre réalité.

L'une d'entre elles, la plus française (ce n'est pas anecdotique de dire ça) d'un point de vue génétique et éducatif, est repartie dans l'idée que c'était la faute de notre société, raciste et fermée, si ces jeunes Maghrébins étaient partis vers les rives de l'islamisme.

Et comme à chaque fois est ensuite venue la petite musique de la supériorité anglo-saxonne dans la gestion des minorités et l'ouverture de la société.

Et comme d'habitude en tête de liste était cité le Canada.

A propos de ce pays, j'ai lu plusieurs articles et entendu le témoignage de plusieurs personnes qui y vivent, et je n'ai pas l'impression que dans ce domaine miné de la gestion des minorités ce soit plus le paradis qu'ailleurs.

Tout cela m'a décidé à lire un livre emblématique sur le sujet dont j'avais pas mal entendu parler: Le marché aux illusions - la méprise du multiculturalisme de Neil Bissoondath.

Cet ouvrage, paru en 1998 a en effet constitué un véritable pavé dans la mare, suscitant une levées de boucliers et de longues polémiques au pays de la feuille d'érable.

Et pour cause: pour la première fois était remis en question le mythe lénifiant de l'harmonieuse société multiculturelle canadienne et la pertinence de sa politique officielle.

Et la réaction de la société canadienne à ce livre était d'autant plus forte que la critique du modèle émanait de la "diversité", puisque son auteur est un immigré, issu de la communauté indienne de l'île de Trinidad y Tobago et venu s'installer au Canada.

J'y ai trouvé beaucoup de choses intéressantes à mettre en perspective avec ce qui se passe de ce côté-ci de l'Atlantique.

Le multiculturalisme

Tout d'abord un petit point sur la naissance de cette politique.

Le Canada est une ancienne colonie française puis britannique qui s'est progressivement émancipée de sa métropole.

Comme tous les autres pays du continent américain, il fut d'abord fondé par les armes et son développement se basa sur la spoliation des Amérindiens et sur des politiques volontaristes de peuplement.

Les colons français furent peu nombreux, et si beaucoup d'entre eux se mêlèrent aux Indiens, ils leur firent aussi des guerres violentes, accaparèrent leurs territoires et leur imposèrent langue et religion.

Lorsque leurs successeurs britanniques s'emparèrent de l'ensemble de la colonie, ils appliquèrent une version anglaise de ces méthodes.

C'est-à-dire qu'ils mirent eux aussi en place des politiques de peuplement organisé, avec des lois ouvertement racistes, comme celles qui interdisaient l'établissement de tout colon asiatique sur le sol canadien (les USA ou l'Australie eurent les mêmes) et une volonté d'angliciser les nouveaux territoires.

Pour cela il devaient effacer les traces de la culture de leurs prédécesseurs français, et, comme ils le firent en Afrique du sud avec les Boers, ils s'y employèrent de façon plus ou moins frontale et plus ou moins efficace.

Pendant les conflits avec la France il y eut ainsi la célèbre et tragique déportation des Acadiens.

Puis après la conquête, ils favorisèrent l'installation de colons anglophones et de protestants, en accueillant notamment les loyalistes américains lorsque les USA gagnèrent leur indépendance.

Ensuite le recrutement de ces colons se fit beaucoup en Europe centrale et plusieurs tentatives furent faites pour imposer la langue anglaise.

Toutefois, les Québécois résistèrent.

La puissante église catholique leur offrait un sanctuaire et préservait leur identité, tandis qu'une fécondité impressionnante leur permettait de continuer à représenter une part incontournable de la population du pays.

Le pouvoir anglais les confinant dans un statut de seconde zone, des revendications de plus en plus fortes se firent jour.

Finalement, dans les années 60, certains mouvements, comme le FLQ, allèrent jusqu'à la lutte armée, tandis que l'idée d'indépendance devenait de plus en plus populaire parmi la population francophone.

Cela ne pouvait évidemment pas laisser indifférente la majorité anglophone, à qui la partition apparaissait comme un véritable désastre, d'autant qu'à l'époque (ça a changé depuis) le Québec était une région stratégique.

Une solution très anglaise finit par être trouvée: le Canada allait devenir un état officiellement multiculturel. C'est-à-dire que toutes les communautés y seraient reconnues de manière égale et obtiendraient des droits.

Cela permettait d'éviter la partition, de réparer un peu le tort fait aux Indiens, rebaptisés Premières Nations et trop minoritaires pour vraiment compter, et cela donnait au Québec une large autonomie et des lois linguistiques.

Les nationalistes québécois semblent dire aujourd'hui que c'était un piège, car leur spécificité historique se trouva dès lors noyée dans quelque chose de plus grand, et délégitimée.

Mais toujours est-il qu'à compter de ce moment-là les communautés et les cultures obtinrent droit de cité, reconnaissance et protection de l'état canadien.

Concrètement, cela allait se traduire par des politiques de neutralité absolue de l'état vis-à-vis de chacune des communautés, dont les droits devaient être les mêmes, par une volonté de lutte contre les discriminations et par des administrations dédiées.

Parmi les outils mis en place il y eut les accommodements raisonnables, c'est-à-dire la possibilité de déroger à la règle commune dans le cas où celle-ci entrait en conflit avec une conviction ou qu'elle entraînait la discrimination, réelle ou supposée (là est la difficulté) d'un membre d'une minorité.

Les critiques de Neil Bissoodath

C'est dans un Canada fièrement multiculturel que Neil Bissoondath débarqua un beau jour pour y faire ses études.

Fasciné par les possibilités infinies que lui offrait ce pays comparativement à son île natale qu'il trouvait trop étriquée, il ressentit rapidement un malaise dans la façon dont les gens le traitaient.

Il raconte avoir fini par l'identifier comme le sentiment d'être assigné à ses origines trinidadiennes de gré ou de force, d'y être en quelque sorte réduit.

L'impression qu'il donne du multiculturalisme c'est celle d'une idéologie qui fige les gens une fois pour toutes dans des groupes folklorisés pour l'éternité, dans des cultures gravées dans le marbre et pour lesquelles le temps s'est arrêté.

Le piège qu'il voit là-dedans est la fermeture des gens, la réduction des échanges véritables, et aussi un potentiel de dislocation pour la société dans son ensemble, qui devient un simple assemblage de "réserves indiennes" dont chacune défend son pré carré sans s'occuper des autres.

Pire, le souci majeur est devenu de ne pas froisser une minorité, surtout de la part des majorités historiques dont on attend qu'elles se rattrapent d'avoir eu un passé plus tumultueux et oppressif.

Cette obsession va jusqu'à une forme de négation du passé et de l'héritage canadien, devenu susceptible de constituer une oppression et de choquer les derniers arrivés.

L'exemple qu'il donne de ce point est éloquent.

Un éditeur scolaire est intéressé par un roman dont l'auteur raconte son enfance dans une petite ville du Québec des années 40, et veut l'inclure dans un manuel.

Il contacte donc l'écrivain mais lui demande de corriger son œuvre: pour ne pas offenser les élèves non chrétiens, il doit enlever toute référence au christianisme.

Quand on sait que l'église catholique était à l'époque décrite l'ossature même de la société québécoise, on se rend compte à quel point c'est débile.

Mais ce cas reste risible par rapport aux autres dérives que Bissoondath cite et qui cette fois ont trait à la justice.

Les deux exemples suivants sont particulièrement sordides.

Le premier concerne une fille violée par deux Haïtiens et dont les agresseurs bénéficièrent de circonstances atténuantes parce que dans leur culture c'était un acte moins grave.

Le second était le jugement d'un Algérien qui avait violée la jeune fille de sa compagne québécoise et qui lui aussi bénéficia de circonstances atténuantes.

Elles étaient dues au fait qu'il avait sodomisé la malheureuse dans le souci de préserver sa virginité vaginale, ce qui est censé être important dans sa culture et dénotait une forme d'attention à l'égard de la fillette.

Fort heureusement, ces jugements effarants ont scandalisé bon nombre de Canadiens de toutes origines.

Mais cela a aussi poussé les partisans de la fermeture communautaire à toujours plus de revendications.

Pêle-mêle les sikhs exigèrent de pouvoir porter leur kirpan à l'école, alors qu'il s'agit d'une arme blanche, certains noirs réclamèrent des lieux d'enseignement spécifiques, et en Ontario on est allés jusqu'à demander l'établissement de tribunaux d'arbitrage islamiques, ce qui fut refusé in extremis grâce à l'action d'autres musulmans canadiens.

Mais dans bien des cas, les particularismes primèrent: on peut par exemple choisir le sexe de son examinateur de permis de conduire en fonction de sa religion.

En fait, la vigilance antiraciste et la protection des minorités finissent par aboutir à d'étranges mesures qui valident des comportements qu'on juge -à raison- inacceptables dans les cultures traditionnelles canadiennes.

Et c'est ainsi qu'apparaissent un sexisme et un racisme protégés par la loi (Bissoondath cite des colloques tout simplement interdits aux blancs).

C'est ainsi aussi que la fermeture devient si complète que parler de quelqu'un qui n'est pas de sa communauté est illégitime et offensant.

Pour valider cette politique, des chiens de garde veillent, et la critique est systématique et virulente pour tous ceux qui s'y aventurent.

L'auteur donne pour exemple les avalanches de critiques qu'il reçut lorsqu'il créa des personnages fictifs féminins ou noirs, citant notamment les combats de la journaliste Marlene Philip qui considérait cela comme du racisme.

Conséquences et risques

A travers sa démonstration, Bissoondath se demande au final ce que peut devenir l'identité canadienne dans un tel contexte d'apartheid culturelle et de séparation des communautés.

Ne finira-t-elle pas par disparaître? Et quel intérêt peut-on avoir à s'intégrer?

Il se demande par ailleurs jusqu'où on va descendre dans la catégorisation, citant le cas de la fille qu'il a eue avec une Québécoise ayant des ascendances amérindiennes. Celle-ci doit-elle créer une nouvelle catégorie pour exister, celle des Amérindo-Franco-Indio-Trinidadienne?

Il oppose à ce culte de la diversité le métissage et une société qui lutterait contre le racisme, mais considérerait avant tout l'individu et ses droits, le laissant seul juge de ses propres assignations et libre de définir lui-même son identité.

Une crainte qu'on pouvait également avoir était celle d'un retour de bâton des communautés historiques.

Celui-ci commença quelques années plus au Québec, dont le peuple à la fois minorité canadienne et majorité régionale est peut-être plus enclin au questionnement.

Le point de départ fut l'affaire d'Hérouxville. En 2007, cette petite ville établit une charte de comportement pour ses habitants présents et surtout futurs, qui interdisait notamment la discrimination sexuelle, la lapidation et les mutilations rituelles, façon polie de désigner un certain type de migrants.

L'événement fit grand bruit, fut médiatisé et suscita tellement de débats que le Canada mit en place une commission, dite Bouchard-Taylor du nom de ses dirigeants, qui fut chargée d'enquêter sur la situation au Québec pour d'éventuelles actions.

Il semble qu'il n'en soit pas sorti grand-chose, mais sa simple existence témoigna de la prise de conscience d'un malaise sur la question et du risque que les blancs se constituent de nouveau en tribu, en groupe d'intérêt décidé à jouer sa propre partition avec tous les risques que ça comporte.

Ce livre très intéressant a bien évidemment des échos avec la France et l'Europe, et il permet de relativiser le fantasme canadien.

On dirait en effet que le multiculturalisme officiel a créé autant de problèmes qu'il en a résolus et qu'au final la société canadienne n'est pas moins fragmentée que celles qui sont confrontées aux mêmes défis et ont choisi une autre voie.

Le multiculturalisme est donc bien le marché aux illusions dont l'auteur parle.

Il n'est certes pas le seul (il suffit de regarder les résultats concrets du prétendu modèle français) mais en tout cas, cette méthode made in Canada n'est certainement pas le remède magique qui ressoudera notre communauté nationale et évitera les attentats.

Lire:
- Article sur les multiculturalismes canadiens et britanniques