jeudi 24 septembre 2015

Musique(1): Introduction

Dans cet article, le musicien Sam York, s'interroge sur ce qu'est devenue l'industrie de la musique, jadis poule aux œufs d'or pour les artistes, les majors et les vendeurs mais qui aujourd'hui, malgré une omniprésence inégalée, peine à nourrir son monde.

Il se souvient que dans les années 70, période faste pour la musique, un homme avait littéralement prédit ce qui allait arriver à cette industrie. Cet homme c'est le toujours surprenant Jacques Attali, qu'il a depuis rencontré.

Et c'est vrai que tout a énormément changé en moins d'un siècle.

Dans les années 60, mes parents avaient vu arriver le transistor et le tourne-disque, premières possibilités d'écouter de la musique de manière individuelle, voire en se déplaçant.

Ma génération, la suivante, était celle de la FM, libérée du monopole d'état en 1981, de la cassette audio et des chaines hi-fi permettant d'écouter de la musique sur divers supports physiques et de recopier de l'un vers l'autre.

La suite fut l'apparition du mp3 et de l'internet, qui tua définitivement le marché du support musical, dont la disparition spectaculaire des disquaires est le signe le plus évident.

Personnellement, c'est à partir du collège que j'ai commencé à écouter beaucoup de musique, avec le top 50 et les cassettes enregistrées sur la radio. Mais c'est au lycée que c'est réellement devenu une passion, mes goûts me portant alors vers le rock et le hard rock.

Pour l'assouvir, j'empruntais à mes amis tout ce que je pouvais écouter, je recopiais (ou faisais recopier s'il s'agissait de vinyles ou de CDs), quand je passais dans les centres commerciaux ou dans des brocantes j'achetais des cassettes "fonds de bac" bon marché (vieux albums de Deep Purple ou de Scorpions bradés par exemple), ou encore je demandais à des amis de passage à Paris de me trouver certains albums.

Je devins en même temps un fidèle des émissions Culture rock, sur M6, et Mégamix, sur la Sept, qui chaque semaine me faisaient découvrir la saga d'artistes, de groupes ou de styles différents.

Devenu étudiant, je suis passé à la vitesse supérieure, accédant à la médiathèque de la ville où j'étudiais et à celle de la Cité U, ce qui me permit de lire beaucoup, de trouver des références, d'étudier l'histoire des styles de musique, puis d'emprunter des tas de CD (j'avais enfin acheté ma propre chaine) et de vinyles pour me faire une idée.

J'ai un peu ralenti le rythme quand je me suis mis en couple, puis vraiment freiné en devenant père, le temps manquant, et aussi la possibilité de pratiquer l'écoute comme je le faisais avant.

En effet, j'avais l'habitude de passer de longues heures à ne faire qu'écouter, sans faire aucune autre activité en même temps. J'aimais me retrouver dans l'obscurité, avec mon casque pour mieux sentir le rendu, et me plonger dans le rythme et le son d'un artiste, sensible aux effets, au positionnement dans l'espace, à l'équalisage et au mixage...

De même, lorsque je m'étais procuré un nouvel album, ou que j'avais construit une nouvelle "compil" (dont j'habillais le support avec le plus grand soin, recopiant les logos, collant des photos, etc), je l'écoutais en boucle pendant un certain temps, parfois très longtemps (je me souviens d'avoir écouté tous les jours pendant au moins un mois le Appetite for destruction de Guns'n roses).

Aujourd'hui après une assez longue pause, j'y suis revenu, même si je pratique une écoute plus dispersée et incomplète, et que je ne suis pas devenu un de ces gens qui vivent casque aux oreilles, comme les adeptes du walkman de mon adolescence (dont je n'étais pas) ou leurs enfants shootés à l'iPhone.

Bref, j'entame donc ici une série de posts sur la musique, cette préface constituant en fait une post face puisque j'ai déjà commencé ma série il y a bien longtemps...

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