lundi 19 août 2013

Idéal

Le post d’aujourd’hui sera à caractère un peu philosophique puisque je vais parler de l’inné, de l’acquis et de l'idéal.

En premier lieu, je pense que chaque personne est définie par un mélange entre des traits de caractères innés et des réflexes, idées, voire goûts acquis lors de l’éducation.

Physiquement les humains sont les mêmes à 99%.

Certains groupes de personnes, qu’on les appelle races, ethnies ou autrement, ont des caractéristiques différentes, la taille, la couleur, certaines prédispositions physiques plus ou moins stabilisées à un moment donné, il est impossible de le nier.

Et un homme héritera des caractéristiques physiques de son groupe d’origine. Si ses parents sont petits, noirs ou blancs il sera comme eux.

C’est également vrai selon la spécialisation du groupe ou de la famille dont il est issu. Par exemple, quelqu’un qui descendra d’une longue lignée de paysans andins héritera de leur morphologie même s’il vit à Paris.

Je ne vais pas revenir aux délires racistes des siècles passés, mais je veux juste dire qu’une partie de nous est un héritage biologique de notre communauté d’origine, à commencer par la famille.

Bien évidemment, contrairement à ce que soutenaient les racistes susnommés, tout cela n’est pas figé et éternel.

La notion de communauté d'origine est même de moins en moins pertinente vu l’ampleur du brassage en cours. D'autant que l'Homme est une seule et unique espèce, dont chaque représentant est génétiquement compatible avec les autres.

Je suis par ailleurs convaincu qu’en plus des caractéristiques physiques, certains traits de caractère sont également transmis.

Dans toutes les familles, on connaît des gens qui héritent du caractère d’un ancêtre qu’ils n’ont pas connu, par exemple d’une autorité naturelle, ou d’une aptitude aux maths ou à la musique. 

Cet ensemble de traits, physiques et non physiques, constituent l'inné, le matériau brut qu'est l'enfant qui vient de naître.

Dans un deuxième temps, l’éducation reçue va modifier, corriger, parfois transformer en profondeur ce caractère.

La première couche de cette éducation est culturelle et linguistique.

De ce point de vue-là on a tous en nous, qu'on soit intelligents et cultivés ou non, une base que l’on n’avait pas à la naissance mais qu'on a acquise dans les premiers temps de notre vie, et qui est quasiment indélébile une fois reçue.

Cette première couche est complètement indépendante des chromosomes, de l’ethnie ou du groupe d’origine mais tout aussi structurante pour la personnalité.

Un homme d’un groupe peut être sans problème adopté par un autre groupe: si ça se fait bébé, il en parlera la langue et en intégrera la culture sans aucun problème, on le voit avec les adoptés. Et s'il "retourne" après coup dans son groupe d'origine, il y sera un étranger.

Par contre, selon le caractère de la femme ou de l'homme considéré et la nature de l’éducation, l’empreinte sera plus ou moins forte: les variations possibles sont infinies et c’est cela qui définit une personne.

Le plus bel exemple de ça c’est les faux jumeaux. Nés au même moment des mêmes parents et éduqués de la même façon en même temps, ils restent pourtant différents. Leur "acquis" est a priori le même, mais la façon dont ils le combinent avec leur "inné" donne un résultat unique.

Tout cela est très déterministe et semble accréditer l’idée qu’on est totalement le résultat de facteurs qui nous dépassent et dont on est finalement le jouet.

Et bien je ne le pense pas.

Je crois en effet qu’il y a une partie dont on est responsables. Cette partie, c’est ce qu’on fait avec cet héritage inné et acquis.

A une situation de départ donnée, il y a toujours des gens qui réagissent différemment. A l'échelle d'une famille, on voit bien que les différents membres d’une même fratrie ne gèrent pas d'une façon unique et similaire le legs qui leur est fait. Cela me semble vrai pour l'ensemble de l'existence.

Une vie c'est de l'inné et de l'acquis, c'est aussi de la chance ou de la malchance (il est évident que le huitième enfant d'une mère célibataire haïtienne, même s'il est extrêmement intelligent, n'a pas les mêmes perspectives à la naissance que le jeune Norvégien issue de la classe moyenne d'Oslo), mais ce n'est pas que ça.

C'est aussi ce qu'on fait avec tout ça, qui dépend du libre arbitre que chacun a, fût-ce dans des proportions infimes. Je crois que chacun a quand même la responsabilité de ce qu'il fait avec ce qu'il a.

Selon les circonstances dans lesquelles il le fait, cela n'a évidemment pas la même signification, mais il y a quand même une responsabilité prise.

Ne pas penser cela revient à nier l’idée même de loi, de civilisation, de progrès, à justifier les brûleurs de bagnoles, les relativistes, etc.

Cela revient également a nier la pertinence de l’État providence et de ses interventions, parce que si la vie est si déterminée et que nous sommes seulement les jouets du destin, il ne sert à rien de chercher à corriger l'imperfection du monde où nous vivons.

Or ce monde où nous sommes nés, nos droits, les principes de solidarité sociale, avec par exemple des choses aussi triviales que les week-ends et les vacances, tout cela participe de cette idée d’un monde, d’une société et de gens perfectibles.

Attention, je ne fais pas l’apologie des lendemains qui chantent à la Lénine, de l’espace vital hitlérien, de l’Oumma ou de la Chrétienté unie, de toutes ces idées globalisantes et dont la mise en pratique est toujours une catastrophe.

A titre personnel, je ne crois guère à un "sens de l'histoire" et j'ai une vision plutôt Hobbes que Rousseau de l'humanité.

Qu'on ne s'imagine pas non plus que j'adhère au credo qui dit que chacun est le seul responsable de son destin, credo qui conduit aussi surement à la loi de la jungle que les systèmes que j'ai cités plus haut à des sociétés inhumaines et injustes.

Simplement, je pense qu'on a tous en main une part de notre vie que l'on peut orienter dans tel ou tel sens, qu'on en est responsable. Et l'idée qu'on peut et doit progresser a été et peut être un moteur de l’humanité. Il est bon de le rappeler et d'en faire un idéal.

Pour prendre un exemple national, que la France ait pour devise "Liberté, Égalité, Fraternité" peut faire rire, parce que ce n'est évidemment pas un état des lieux du pays (on en est loin), mais c'est un idéal, un horizon.

C'est bien qu'il y en ait un, et ce serait encore mieux qu'on y revienne.

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